Aujourd'hui, on fait toujours pas le ménage. On est aller boire un café pendant le marché. Comme on avait vraiment pas envie de reboir le même machin acide d'hier qu'hier, on est allé chez le marchand de trucs bio qui fait aussi à manger et à boir pour vraiment pas cher. Et du coup, le café était bon et ça a insipré Skimy. Et moi pendant ce temps là, je me suis rendue compte que les feuilles on des bords et que, entre autre, je maîtrise pas encore très bien ce concepte.
C'était à moi de choisir le thème, le ciel était bas et lourd alors j'ai dit "pluie".
Alors voila, on était au café devant la mairie et on regardait les mariages passer.
Y'en a qui se la donnait grave, genre caméra et laché de colombes. J'avais jamais vu, Skimy non plus. On s'est avoué à mi-voix que quand même, ça pête. Imagine, les colombes, elles ont fait une foi le tour de la place avant de disparaître.
Au passage, le café de la mairie a changé de propriétaire cet été. Bah, c'est plus cher et moins bon. Peut-être qu'on va changer de spot pour mater les mariages. Tout fou le camp, c'est la tempête dans mon coeur.
Après, on est rentré et Skimy a tout scanné et a bricolé des trucs avec photoshop. Pendant ce temps là, c'était l'orage.
Heureusement, on était bien à l'abris chez nous.
Maintenant, il faut aller voir Skimy parce que lui aussi, il a fait des dessins cet après-midi. Maintenant, je sais pas quelle histoire il peut bien raconter.
Non, ce n'est pas parce que j'en ai l'air, que je suis une sorcière. Oui, j'aime les rats et les serpents, les salamandres et les scolopendres. Je suis membre d'honneur de la SPA. Oui, j'allume des feus les nuits sans lune sur lesquels mijotent des chaudrons pleins de mixtures infâmes. Je suis chef scout. Oui, je connais les secrets des plantes, celles qui guérissent, celles qui empoisonnent, celles qui amollissent et celles qui font rire les honnêtes gens. J'ai lu Les quatre flores de France de Paul Fournier et je possède tous les exemplaires de Species Plantarumde Linné. Oui, je chevauche un balais en faisant siffler l'air au dessus de vos têtes. Connaissez-vous seulement un moyen plus élégant pour vous déplacer ?
J'avais tout. Le collier. La coiffure. La robe à fleure. Mais personne ne me regardait. Ou alors un regard flou qui glisse, qui regrette presque de s'être égaré vers le coin où je me tiens coite. Je suis un peu trop grande. Un peu trop forte. Je ne colle pas. Je ne colle pas au lieu. Et toutes les autres qui se dandinent.
Quand j'ai vu Britanie s'effondrer dans la pile de macarons, je me suis réjouie. C'est elle qui m'a entrainé de force ici. Qui m'a mise cette fichue robe à fleure et fait cette coiffure tellement serrée que j'en ai la migraine. J'ai sentie dans tout mon corps ses tendons se déchirer. Ça a fait comme une grande onde électrique. Mon plus doux orgasme. Je n'ai pas bougé. Je n'ai pas accourue vers elle pour l'aider, la soutenir, être encore une fois son faire-valoir. Je la hais. Je n'entretiens notre relation que pour voir sa chute. J'espérai la voire se débattre, faire des gestes saccadés, désarticulés, ridicules, qu'un moment elle perde sa putain de superbe.
Il y a eu une seconde de saisissement pendant laquelle j'ai savouré ce calice.
Mais un à un ils se sont précipités vers elle. Je les voyais se bousculer les uns les autres pour être les premiers à son service. Des princes à la con. L'amertume m'a submergé. Je me suis dirigée, presque au bord des larmes jusqu'au bar. J'ai pris une vodka et beaucoup d'autres choses, puis j'ai joué à gouter tous les alcools de la boite. Je n'ai pas cherché à tenir le compte.
Je me suis réveillée, sans culotte, dans les toilettes du Red Shoe.
Je continue à fréquenter Britanie, à la supporter. Je suis patiente. Un jour, elle se brisera. Et si le hasard ne s'y met pas, je forcerai la chute.
Sur cette photo, c’est moi. Très précisément 0’’37 avant que je ne
m’arrache les ligaments de la cheville gauche. A l'image, on voit nettement le mauvais appui du pied. Admirez
la gîte prise par mon talon. Il n’y a déjà plus rien à faire. Je cours à la
catastrophe, et je ne le sais pas encore.
Je vais tomber sur la pointe de mon pied, mon talon va
passez par dessus ma cheville. La réalité et l’anatomie vont s’opposer à mes tendons
qui n’auront même pas le temps de geindre : c’est la rupture.
Ça m’est arrivé à moi. Ça aurait pu arriver à n’importe
laquelle d’entre vous. Aujourd’hui, vous êtes des reines, mais Il suffirait d’UNE
chaussure et demain vous pourriez être
la-fille-qui-est-tombée-dans-la-pile-de-macaron-du-Red Shoe.
Et voila qu'on est en voyage scolaire à Florence. Et voila que des camarades de classes, ceux qui regardent par dessus votre épaule quand vous griffonnez pendant les longues heures de cours, vous disent : "Au fait tu dessines." Fichtre, voila qui est finement observé. Et qui vous rend méfiant. Oui, parce que vous dessinez. Mais juste pour vous. Vous avez ouvert un blog pour avoir le sentiment de publier. Vous en êtes tellement fier qu'aucun de vos amis n'est au courant. Où alors, ils font tous super bien semblant de l'ignorer pour s'éviter des conversations embarrassantes. Parce que bon, il faut bien l'avouer, vous gribouillez, mais ce n'est pas franchement merveilleux. Donc. Revenons à Florence où vos condisciples soutiennent votre regard accusateur et méfiant. "Ouic'estpourquoi?", répondez-vous dans une courte phrase aspirée. "Tu peux nous faire un logo ?" Un logo ? Là, tout ce que vous avez d'orgueil se gonfle et ratatine votre manque patent de confiance en vous. Un large sourire vient démentir le peu de modestie que vous vouliez mettre dans la réponse. Une commande. Non, mieux : La Première Commande. Peu importe le concept, peu importe que ce ne soit que de l'exécution. On est venu vous chercher pour vos Talents d'Artiste. L'occasion fait le graphiste. Carrot the parrot (c) !
Je mets le lecteur égaré au défi de trouver le projet qui se rapporte au logo.
Y portait son ventre en avant, fièrement, comme une jeune épouse comblée par le mariage. Sauf que lui, y z'étaient pas beaucoup à l'envier. Y brillait pas particulièrement par son intelligence et y compensait par des vantardises, sauf que personne croyait jamais à ses histoires. "Sa Majesté Trouduc 1er", qu'on l'appelait d'un bout à l'autre du canton. Remarquez, y s'en plaignait pas... Y'a toujours un trouduc pour offrir une bière à un autre trouduc dont y veut se payer la tronche.
Cette fille avait un genre de coupe compliquée qu'affectionnent les
coiffeurs. Et la plus grosse paire de loche que ce monde ait porté. On
était plus d'un à s'être damné ne serait-ce que pour lui effleurer les
nibards. Vous n'imaginez même pas ce que j'ai fait, moi qui couchais
avec. Et alors que je la voyais se barrer avec le magot, j'arrivais toujours
pas à lui en vouloir... Le roi des cons.